Antoine Reicha redécouvert (9/9)

Compositeur
à Paris

Antoine Reicha : Symphonie en fa majeur (Vienne, 4 septembre 1808), exécutée au Conservatoire de Paris le 7 mai 1809. (Beethoven Academie, dir. Jan Caeyers, 2007) 

L’enseignement ne détourne pas Reicha de la composition. Le 7 mai 1809, il fait exécuter au Conservatoire une Symphonie en fa majeur composée à Vienne et publiera à Paris d’autres œuvres de sa période viennoise. S’il persiste dans la composition d’opéras après son retour à Paris, il y écrit également beaucoup de musique de chambre et pour piano.  

Antoine Reicha : Symphonie en Sol. Parties séparées autographes copiées sur papier français pour une exécution non documentée à Paris (vers 1809 ?), page de titre et partie de 1er violon. Bibliothèque nationale de France, département de la Musique, cote L-19647. (©gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France) 

Avec ses 24 quintettes à vent composés entre 1811 et 1820 pour les professeurs du Conservatoire et qui restent ses œuvres les plus jouées, Reicha souhaite donner à cette formation encore peu exploitée un répertoire d’une densité comparable à celle du quatuor à cordes. Il compose également cinq quintettes dont chacun associe au quatuor à cordes un des instruments du quintette à vent (flûte, hautbois, clarinette, cor, basson).  

Antoine Reicha : Quintettes à vent, op. 88. Paris : Boieldieu (1818), partie de flûte. Russian State Library, cote М3 ИН-3/203. (© Creative commons) 

Antoine Reicha : Octuor en mi bémol majeur, op. 96 (Vienne ou Paris, avant 1820). (Consortium Classicum, dir. Dieter Klöcker, 1992)

Antoine Reicha : « Pas pour M. Albert », extrait de Sapho, précédemment considéré comme un Rondeau pour cor en mi bémol. Manuscrit autographe (1822), début. Bibliothèque nationale de France, département de la Musique, cote RESERVE D-18444. (©gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France) 

Beaucoup d’autres œuvres de cette période sont destinées à des effectifs parfois inhabituels comportant des instruments à vent, notamment le cor, que son élève Louis-François Dauprat enseigne au Conservatoire. Parmi les manuscrit récemment découverts à la BnF se trouve un rondo pour cor et violon solos avec orchestre, identifié depuis comme un des morceaux de ballet de l’opéra Sapho.  

Antoine Reicha : Grande symphonie de salon n° 1 en majeur. Manuscrit autographe (1825), page de titre et début de la partition. Bibliothèque nationale de France, département de la Musique, cote RES VMA MS-2084. (©gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

Les trois Symphonies de salon retrouvées en 2017, l’une pour neuf instruments (1825), les autres pour dix instruments (1827), comptent parmi les dernières compositions de Reicha. Elles associent le quintette à cordes (avec contrebasse) et un quatuor ou quintette à vent et se situent à mi-chemin de la musique de chambre par leur distribution soliste et de la musique symphonique par l’ampleur de leur effectif et leur conception grandiose. 

Antoine Reicha : Grande symphonie de salon n° 1 en majeur (Paris, 1825). (Le Concert de la Loge, dir. Julien Chauvin, 2019, premier enregistrement mondial)

Un certain nombre de compositions de Reicha citées sans précision de sources par ses divers biographes restent introuvables. Les découvertes de ces dernières années donnent quelque espoir d’en retrouver certaines. D’après les sources manuscrites existantes, Reicha se montre un compositeur exigeant qui remanie souvent ses œuvres mais ne les renie pas, y compris ses premiers essais. L’existence possible de versions antérieures à celles conservées et le décalage fréquent entre la composition et l’édition (pour les œuvres gravées à l’époque) viennent souvent compliquer leur datation et, au-delà, l’étude de l’évolution de Reicha en tant que compositeur.

Antoine Reicha : Te Deum (Paris, 1825). (L. Silkenová, soprano ; A. Voráček, ténor ; M. Kubečka, basse ; Pražský filharmonický sbor ; Symfonický orchestr Českého rozhlasu, dir. S. Vavřínek, 2013)

Pour aller plus loin

Antoine Reicha : Six fugues pour le pianoforte. Paris : Pleyel, (1812). Moravská zemská knihovna v Brně, Collection de la Bibliothèque de prêt de Winiker (Carl Winiker’s Musikalien-Leih-Anstalt), cote STMus.4-0247.404. 

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REJCHA, Antonín.
Symfonie F dur : Symphony F major (J. Michl, éd.).
Praha : Český rozhlas, 2013.
ISBN 979-0-66061-211-8

REJCHA, Antonín.
Natalie ou la Famille russe : opéra en trois actes sur un livret de Jean-Henry Guy, ouverture, orchestre (M. Bulley, éd.).
Lyon : Symétrie, 2015. ISBN 979-0-2318-0685-4. 

Ernst Bücken, dans sa thèse Anton Reicha : sein Leben und seine Kompositionen (1912), avait été le premier à étudier Reicha en tant que compositeur.  

Un siècle plus tard, le colloque Antoine Reicha, compositeur et théoricien (Paris, 2013) a remis l'accent sur ses compositions, tout en abordant d'autres aspects de sa vie et de son œuvre.

DÉBUT DE L'EXPOSITION

Famille et enfance

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